La marqueterie est un ensemble décoratif réalisé majoritairement en placage de bois et collé sur un meuble ou un objet décoratif. Elle peut être en motif géométrique, floral, abstrait ou figuratif.
Le support en bois massif étant déformé ou fendu, le placage composant la marqueterie plaquée se déforme et épouse les déformations du massif. Afin de procéder à la réparation du massif, il s’avère souvent indispensable de procéder à une dépose totale ou partielle du placage.
Wagner et Chavanis ont participé à l’élaboration d’un procédé volontairement NON BREVETE et expliqué dans l’Estampille l’Objet d’Art N° 148 de 1982 (technique grandement améliorée depuis) afin de ne rien cacher des nouvelles possibilités techniques. Cette démarche déontologique n’étant apparemment pratiquée que par la province…
Depuis, de nombreux ateliers ont adopté cette façon de déplaquer la marqueterie. Le déplaquage proprement dit s’effectue à l’aide d’un pistolet thermique ramollissant l’ancienne colle, tout en l’humidifiant.
Il « suffit » alors de glisser une spatule entre le massif et la marqueterie
Pour ce faire, une préparation est nécessaire sur l’ensemble du décor afin de maintenir les éléments entre eux pendant et après la dépose.
Le résultat est la dissociation totale de la marqueterie et du substrat. Cela ne peux s’effectuer que sur des meubles plaqués à la colle chaude car totalement réversible contrairement aux colles modernes.
La perce

La marqueterie est composée d’une multitude de motifs; Il est nécessaire de les déplaquer sans les dissocier. L’opération est rendue particulièrement difficile lorsque le placage a été poncé sans discernement à cause d’une déformation du massif.
La reprise consistera ou bien à changer l’élément lorsqu’il s’agit d’une petite pièce de frisage par exemple, ou à compenser l’épaisseur par un collage sur le contre-parement (envers) d’un placage de même essence, de même aspect, etc.
Il est parfois nécessaire de diluer la colle à l’aide d’un mélange d’eau et d’alcool : l’alcool pour son pouvoir de pénétration par capillarité, et l’eau pour ramollir la colle dont elle est le solvant. Par ailleurs, l’eau est particulièrement importante pour contrer l’effet desséchant de l’alcool et de la chaleur.
Le support de la marqueterie est alors démonté et réparé comme s’il s’agissait d’un meuble en massif.
Après la dépose de la marqueterie, on distingue souvent l’historique du découpage des éléments laissés là par le marqueteur du XVII° siècle
Dans le cas d’éléments extrêmement « piqués » ou voilés on devra malheureusement procéder au remplacement d’une partie du massif en préservant la « croûte ».
La « croûte » est la partie soit intérieure soit arrière d’un objet ancien : traverse, tiroir, marbre… Elle doit être préservée au maximum car elle témoigne du temps passé. Sa préservation est très complexe car elle doit allier les contraintes de l’éthique, de la technique, et de l’esthétique.
Il ne s’agit pas de cacher la restauration mais de faire en sorte qu’elle respecte l’objet.
La priorité sera donnée à l’éthique car nulle partie visible (même dessous ou dedans ou derrière) ne doit être touchée. La solution consiste donc à supprimer les parties altérées en préservant les « croûtes anciennes » avec le principe de la prothèse. Le bois de remplacement devra venir de préférence de bois anciens récupérés et de même essence.
Les filets et motifs manquants sont refaits à l’identique, les joints sont resserrés.
Après déplaquage, l’ancienne colle est nettoyée à l’eau tiède, et la marqueterie est mise sous presse pour séchage.
La marqueterie une fois sèche est alors restaurée par l’intérieur « contre-parement » (pour ce qui est des problèmes d’épaisseur) afin de retrouver une unité d’épaisseur, ce qui facilite la finition. Dans le cas de restauration pour les musées, cette étape comme quelques autres n’est pas effectuée afin de préserver l’historique du meuble jusque dans les excès de ponçage de nos prédécesseurs.
Une fois restaurée, la marqueterie est recollée sur son support à l’aide de colle chaude (mélange de nerfs et d’os, analogue aux mélanges du XVIIIe). L’os pour la solidité et le nerf pour la souplesse.
Ce collage sur surface plane est effectué à l’aide d’un châssis à plaquer ou d’un montage de planches et de barres.
La tradition Lyonnaise de fabrication de mobilier date de la nuit des temps.
La Maison Pierrefeu, à la fin des années cinquante avait installé un équipement à la pointe du progrès: le plaquage sous vide!
Aujourd’hui, avec la réapparition de cette technique et l’amélioration des matières plastique, une nouvelle ère est née.
Le restaurateur a à sa disposition la possibilité de se passer de la corvée du sac de sable chauffé pour plaquer les surface cintrées ou même galbées
Un matériel spécifique est nécessaire: une pompe à vide, une poche étanche et un système de chauffage. Le principe est simple: après introduction de la pièce à plaquer dans une « poche » en matière plastique, la pompe à vide remplace le serrage mécanique.
D’autres techniques existent, particulièrement le sable pour des surfaces galbées, cette technique nécessite une grande maîtrise des températures, des serrages avec des serres joints à « grandes pattes » et de l’usage de la colle chaude.
La préparation d’un tel collage est très longue, avec toujours le risque d’un élément qui glisse!
Un égrenage léger est effectué après replaquage.
L’ultime opération consiste en un rempli ciré ou un vernissage au tampon selon l’époque du meuble.