Déontologie

La déontologie du restaurateur implique plusieurs notions dont les 2 directeurs sont :

La réversibilité et la conservation maximum

  • La réversibilité

C’est un problème important ; l’éthique du restaurateur prône le respect de l’avenir du meuble comme celui de son passé. C’est pourquoi toute intervention doit être réversible.

Un certain nombre de résines sont réversibles, car il existe différents diluants adéquats. Pourtant lorsqu’un objet important est imprégné dans la masse, il faudrait des jours ou des semaines de trempage dans le solvant pour arriver à un résultat qui serait probablement dangereux pour la structure de l’objet.

Aussi doit-on considérer que le traitement de consolidation du C.E.N.G. est irréversible. Ce problème toutefois se pose de façon moindre pour les meubles marquetés, puisque le placage n’est jamais traité.

Quelque soit le meuble ou l’objet restauré, le traitement nucléaire peut présenter certains inconvénients:

  • L’augmentation de poids

Elle dépend du degré d’imprégnation, lui-même fonction du taux de dégradation. Ainsi un sapin très piqué peut avoir une prise de poids de l’ordre de 150 à 180 % ; mais il s’agit là d’un cas extrême où il ne reste plus que la croûte extérieure et intérieure du bois, le reste ayant été entièrement dévoré par les insectes. Un noyer sain prendrait de 15 à 25 % de son poids, un noyer piqué de 40 à 100 % et un noyer très détérioré pourrait aller jusqu’à 150%. La moyenne des pièces traitées prend 50 à 70 %. Le degré d’imprégnation diminue en présence de cire. Inversement, la présence de sciure dans les galeries du bois augmente le taux d’imprégnation (de 20 % environ sur un échantillon). La sciure freine en effet l’écoulement de la résine lorsqu’on sort l’objet de la cuve. Mais la technique de remplissage sous vide permet d’avoir accès au cœur même du bois, en dépit de la présence d’impuretés dans les galeries

  • La rareté des centres de traitement

Elle entraîne une augmentation des coûts de restauration et accroît les risques inhérents aux transports des objets. Grenoble est le seul centre de traitement en France. %ici quelques exemples de prix. La désinfection, pour un lot d’objets de 2 à 3 m3 coûte de 1200 à 1500 francs. Quant à la consolidation, pour un fauteuil Louis XV complet et démonté, elle coûte entre 1500 et 1700 francs.

L’avis du Laboratoire des Monuments Historiques:

Le laboratoire des monuments historiques de Champs a effectué il y aune dizaine d’années des expériences de vieillissement artificiel sur des échantillons tests ; ces échantillons ont subi des chocs thermiques de l’ordre de 50° simulant 40 à 50 années de vie  » normales « . La conclusion de ces expériences est que la structure traitée tend à présenter des phénomènes de retrait, d’où, quelques fois, des fentes. Or, lorsque l’on restaure un panneau, une traverse, un pied, un élément quelconque d’un meuble irrémédiablement perdu, il reste deux solutions : remplacer la pièce ancienne par une neuve, ou faire traiter la pièce.

Arguer de l’irréversibilité ou du retrait hypothétique pour ne pas appliquer le traitement ne présente alors que peu d’intérêt dans un cas la pièce est remplacée et dans l’autre elle risque de se fendre au terme des 50 ans ! De plus, le but de la consolidation n ‘est pas d’immobiliser un objet ou une partie d’objet mais de le sauvegarder. On pourra également remarquer que la pièce remplacée a autant de chance que l’autre de se fendre au terme de ces 50 ans.