Ces panneaux sont restés exposés à l’humidité dans un grenier durant de longues années ; le développement de diverses espèces de champignons et d’insectes, qui trouvaient là un terrain de prédilection a été ainsi favorisé.
L’insecte ayant détruit ces panneaux est vraisemblablement la « vrillette », qui s’attaque surtout au mobilier ancien et au bois sec entreposé dans des endroits sombres et frais. Il est relativement petit (5 à 7 mm de longueur).
En général, le bois paraît sain en surface, ne présentant que les trous de ponte et les trous d’envol des insectes. En réalité, sa structure interne, ressemblant presque à celle d’un pain d’épice, montre qu’il a été entièrement dévoré.
A ce stade de destruction, le panneau est perdu, car la moindre pression sur une partie paraissant saine provoque l’effondrement de l’ensemble. Plusieurs solutions sont alors envisageables : on restaure le meuble avant de le traiter, remplaçant les sculptures trop abîmées ou manquantes par de nouvelles pièces ; cette méthode offre de graves inconvénients : pour coller les pièces, il aurait fallu les presser et les serrer fortement contre le panneau, ce qui l’aurait écrasé. Ces pièces une fois mises en place n’auraient pas non plus pu être sculptées; les panneaux abîmés ne pouvant pas supporter les chocs de gouges du sculpteur sur le bois sain et dur.
Traiter les panneaux avec les pièces collées et non sculptées est aussi impossible ; la dureté du bois traité est telle qu’on ne peut le travailler. C’est pourquoi on a choisi la solution suivante : faire sauter les parties trop détériorées, traiter ensuite les panneaux et pallier enfin les manques.
Après le défonçage, les panneaux ont donc été confiés au C.E.N.G. et à leur retour de Grenoble, les pièces manquantes ont été collées sur le bois traité, puis sculptées.
Notons que certaines pièces préparées et ajustées avant le traitement s’encastraient parfaitement dans les panneaux désinfectés et consolidés par le C.E.N.G., ce qui prouve que s’il y a retrait du bois au moment du traitement celui-ci est négligeable.
A ce stade, il ne reste plus qu’à vieillir les pièces en recréant la patine, la teinte, certaines piqûres…
La restauration de ce coffre remonte à 1986. Après plusieurs hivers rigoureux, aucune variation des tons, ni de l’état de surface, ni des volumes n’ont été constatée.